La nature est à la base de nos cultures, nous ne croyons pas pouvoir la dominer ni en être détachés, nous sommes la nature et sommes transformés par elle.
Les sociétés coloniales ont longtemps considéré nos territoires comme des espaces vides à conquérir, à délimiter, à exploiter, à détruire. Mais ce sont des territoires pleins, remplis d’histoires, d’enseignements, d’expériences, de traces lointaines, de sépultures. Depuis toujours, ils nous permettent de nous nourrir, de nous soigner et de guérir. Les noms que nous donnons aux lieux, dans nos langues, sont l’expression de la présence de nos ancêtres, de nos relations avec les animaux, avec les lacs, avec les rivières ou les montagnes. Il ne s’agit pas, par exemple, de glorifier un découvreur du lieu, mais plutôt de communiquer une caractéristique, une relation, un esprit des lieux.
Nos territoires sont liés à notre manière d’entrer en relation avec l’univers et les différentes entités spirituelles qui l’habitent, une dynamique d’interdépendance constante qu’il faut entretenir avec la terre et avec le monde des esprits des éléments de la nature et des animaux. Malheureusement, il nous est très difficile de faire comprendre que cette relation est un patrimoine en elle-même, le cœur de notre spécificité culturelle. En protégeant nos territoires sacrés, c’est aussi tout un mode de vie qui pourra perdurer pour le plus grand bien de l’humanité. C’est pourquoi les organisations délivrant les statuts de protection doivent dorénavant reconnaître cette notion de Lieux Sacrés. Nous espérons que ce site pourra participer à revoir les conditions pour l’obtention de tels statuts de protection.














