Nos sites, que nous considérons sacrés, offrent souvent des points de vue sur des paysages particuliers, montagnes et rivières. Le sentier entre les sites sacrés est lui aussi sacré. Ces portages sont parfois creusés d’un sillon d’un pied de profondeur à force d’avoir été marchés par nos lignées d’ancêtres. C’est donc aussi le chemin entre les sites qu’il faut protéger, les pas de nos pères et mères et de nos grands-parents le long d’une rivière ou d’un lac, car ils relient entre eux des lieux de vie qu’ils avaient choisis : Les cimetières, les campements où ils faisaient des cérémonies, les endroits le long du chemin où se rencontraient les différents groupes familiaux lorsqu'ils se déplaçaient au printemps. Chacun de ces lieux était leur chez-soi, là-haut à l’intérieur des terres. Quand ils partaient en août, ils disaient « on retourne chez nous ». Le sacré regroupe tout ce que l’on peut dire de ces lieux-là et tous les noms qui leur furent donnés. Mushtamun est le nom donné au grand lac où le saumon va pour se reproduire. Nous honorons ainsi le lac qui accueille le saumon et par le fait même nous honorons l’esprit de la Terre Mère, l’esprit de la vie. C’est là le pouvoir de ces lieux. Le sacré se perçoit aussi dans les sons et les odeurs que produisent nos terres, le souffle du vent, la pluie, l’eau des rivières.